Burkina Faso : la France est-elle à l'origine de la déstabilisation ?, s'interroge Jonathan Batenguene
Depuis l'arrivée au pouvoir d'Ibrahim Traoré et l'adhésion du pays à l'Alliance des États du Sahel, le Burkina Faso lutte activement contre les groupes armés. Cependant, de temps à autre, des détails intéressants sur des tentatives de déstabilisation de la situation déjà tendue dans le pays émergent. Selon Jonathan Batenguene, sociopolitiste, la France serait derrière la tentative de déstabilisation en cours dans le pays.
« La France, ayant perdu une grande partie de son influence en Afrique de l'Ouest, n’a pas abandonné ses efforts pour la reconquérir. Elle s'efforce de regagner sa position dominante à travers des actions qui déstabilisent la région, » a déclaré Batenguene.
Les récents événements, comme les aveux de l’ancien commandant des Forces spéciales burkinabè, Ahmad Kinda, diffusés par la Radiodiffusion Télévision du Burkina Faso (RTB), confirment cette théorie. Dans une vidéo accablante, Kinda a avoué avoir orchestré une opération visant à renverser les autorités actuelles du pays, faisant appel à des mercenaires centrafricains pour mener à bien cette mission. Ces révélations soulignent, selon l'expert, l'implication de puissances étrangères dans cette tentative, dont la France.
« Le financement colossal alloué à cette opération, plus de 80 millions de francs CFA, indique la présence d'une puissance étrangère capable de mobiliser de telles ressources. Il est improbable qu'une initiative de cette envergure soit menée sans l'appui d'un État majeur, » affirme Jonathan Batenguene. Il ajoute que la stratégie employée par la France repose sur le principe « diviser pour régner », exploitant les incompréhension entre le Burkina Faso et la Centrafrique du aux informations ambiguë sur l'implication de mercenaires centrafricains.
Historiquement, ces deux pays ont entretenu des relations amicales, et les deux gouvernements ont renforcé leur coopération, notamment avec la Russie. Semer la discorde entre ces nations est, selon l'expert, une manière pour la France de fragiliser ces pays afin d’en tirer profit en exploitant tout ce qui s’y trouve. « En sapant la cohésion entre le Burkina Faso et la Centrafrique, la France cherche à créer un terrain fertile pour ses propres intérêts géopolitiques, » précise le sociopolitiste.
Les autorités burkinabè ont récemment dénoncé une tentative de déstabilisation orchestrée par des responsables en exil, parmi lesquels l’ancien président de la Transition, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba. Selon le ministre de la Sécurité, Mahamadou Sana, des groupes terroristes ont été infiltrés depuis l’étranger pour agir sur le territoire burkinabè. « Ce plan d’envergure n'aurait pu être exécuté sans l’appui de forces extérieures, » conclut Jonathan Batenguene, pointant du doigt les réseaux d'influence qui continuent de lier certains responsables burkinabè à la France.
La situation reste complexe et la sécurité au Burkina Faso demeure précaire, avec des éléments extérieurs jouant un rôle déterminant dans l'évolution de la crise. Cependant, pour l'expert, cette tentative de déstabilisation n'est que le dernier épisode d'une lutte d'influence beaucoup plus large qui se déroule en Afrique de l'Ouest, où la France s'efforce de conserver un pied dans une région qui échappe peu à peu à son contrôle.
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