Déchets plastiques : voici les cinq pays qui polluent le plus
Plus de 52 millions de tonnes de plastique ont été déversées dans l’environnement en 2020, indique une étude publiée dans la revue «Nature», qui souligne les dangers du recours fréquent à l’incinération sauvage de ces déchets.
Le chiffre est vertigineux. Pas moins de 52,1 millions de tonnes de plastique ont été déversées dans l’environnement en 2020, selon un inventaire mondial consacré à ce problème, publié mercredi 4 septembre dans la revue Nature par une équipe de chercheurs de l’université de Leeds (Royaume-Uni).
L’Inde est le plus gros pollueur, avec 9,3 millions de tonnes de plastique, soit près d’un cinquième du total mondial, ce qui reflète son importante population mais aussi le fait que la majorité des déchets n’y est pas collectée. Ces déchets non collectés sont d’ailleurs la principale source de pollution plastique dans les pays du Sud, selon l’étude. L’Inde est suivie par le Nigeria (3,5 millions de tonnes) et l’Indonésie (3,4 millions).
Premier traité mondial
La Chine (2,8 millions de tonnes), qui était considérée comme le plus gros pollueur dans de précédentes évaluations, ne se classe qu’à la quatrième place dans l’étude, juste devant la Russie. Cela «reflète notre utilisation de données qui sont plus à jour et qui montrent des progrès substantiels dans l’adoption de l’incinération des déchets et de leur enfouissement contrôlé», saluent les auteurs au sujet de ce pays.
Ces derniers ont utilisé des outils d’intelligence artificielle pour modéliser la gestion des déchets dans 50 702 municipalités du monde entier. Ils espèrent que leurs conclusions – qui complètent d’autres évaluations parfois contradictoires de l’ONU ou de l’OCDE – alimenteront les discussions des dirigeants à Busan (Corée du Sud) en fin d’année, visant à graver dans le marbre un premier traité mondial pour lutter contre la pollution du plastique.
«Manque de données de bonne qualité»
«Dans le passé, les responsables politiques ont eu du mal à affronter ce problème, en partie à cause du manque de données de bonne qualité», souligne Ed Cook, l’un des auteurs de l’étude. Il dit espérer que l’étude leur permettra «d’allouer des ressources, qui sont rares, pour s’attaquer efficacement à la pollution plastique».
Selon les chercheurs, 30 millions de tonnes de plastiques (57% du total déversé dans l’environnement) ont été brûlées sans aucun contrôle en 2020. Or ces incinérations dans les foyers, dans la rue ou des décharges sauvages peuvent avoir des effets dangereux. «Mettre le feu au plastique peut sembler le faire “disparaître”, souligne Costas Velis, l’auteur principal, mais le brûler à ciel ouvert peut se traduire par des dégâts substantiels pour la santé humaine – y compris des anomalies congénitales, neurodéveloppementales ou reproductives – et par une dispersion de la pollution environnementale beaucoup plus large.»
Avec Libération.fr
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