FOMIN en RDC : Un fonds pour les générations futures minées par l'opacité et les détournements(CREFDL)
Le Fonds Minier pour les Générations Futures (FOMIN), créé pour constituer une épargne au profit des Congolais de demain, est au cœur d'un scandale financier. Selon un rapport du Centre de Recherche en Finances Publiques et Développement Local (CREFDL), entre 2020 et 2022, près de 94 millions de dollars déclarés à l'ITIE ont disparu des comptes officiels, tandis que 100 millions USD ont été irrégulièrement transférés au Trésor public. Ces révélations soulèvent des questions critiques sur la gestion des richesses extractives en RDC.
Des chiffres qui ne concordent pas
Le FOMIN, alimenté par 10 % des redevances minières et 20 % des pas-de-porte, devait garantir l'après-mine. Pourtant, les données divergent radicalement :
- 346,1 millions USD ont été collectés selon les lois de finances, contre 252 millions déclarés à l'ITIE, soit un écart de 94,1 millions USD.
- En 2022, les réalisations ont explosé à 209,6 % des prévisions, sans explication transparente.
Un détournement déguisé ?
Le CREFDL révèle qu'en 2022, 100 millions USD du FOMIN ont été utilisés pour acheter des bons du Trésor à un taux d'intérêt de 4 %, malgré l'obligation légale de les consacrer aux générations futures. Cette manœuvre, qualifiée d'"abus" par les experts, pourrait masquer un détournement de deniers publics.
Contexte :
La RDC a produit pour 71,3 milliards USD de matières premières (2020-2022), mais seul 17,53 % (12,5 milliards) est revenu à l'État. Le FOMIN, symbole de cette gabegie, illustre l'inadéquation entre les ressources naturelles et le développement humain.
Face à ces dysfonctionnements, le CREFDL appelle à :
1. Un audit indépendant de la chaîne de recettes minières.
2. La numérisation intégrale des paiements (via LOGIRAD et Isys-Régies) pour limiter les fraudes.
3. Des sanctions contre les responsables des transferts irréguliers.
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