RDC: après une série de tensions, l’Église catholique accuse l’armée «d’excès de pouvoir»
Depuis la semaine dernière, la tension monte entre l’Église catholique de Lubumbashi et la 22e région militaire de RDC. À l'origine : deux événements. D’abord, l’enlèvement vendredi dernier d’un séminariste par un groupe de militaires. Ensuite, l’interdiction par le commandant de la 22e région de la célébration de la fête du Christ Roi au sein d’un camp militaire. L’Église catholique dénonce ce qu’elle qualifie d’excès de pouvoir, tandis que du côté de l’armée, on affirme qu’il n’y a pas de conflit entre les deux institutions.
Pour l’archevêque de Lubumbashi et président de la Cenco, ces événements cachent un problème plus profond : un conflit foncier opposant l’Église catholique à plusieurs acteurs politiques, policiers et militaires. Il accuse ces derniers d’avoir spolié la concession qui abrite le grand séminaire Saint-Paul, malgré un jugement rendu en faveur de l’Église.
Actes d'intimidation
Monseigneur Fulgence Muteba dénonce des actes d’intimidation :« Il y a une ligne qu’il ne faut pas franchir dans la mesure où l’Église et l’État sont deux institutions différentes et chacune est complètement autonome. Pour moi, c’est très clair qu’il y a un lien entre la façon dont on est en train de gérer cette question de spoliation de notre concession à Tshamalale et cet ordre illégal que le général Eddy Kapend a donné. »
Reconstitution
Concernant l’enlèvement du séminariste, une enquête est en cours. La cour militaire a ouvert un procès et une reconstitution des faits est prévue ce mercredi.
Du côté de l’armée, le porte-parole de la 22ᵉ région militaire assure qu’il n’y a aucune tension entre l’Église catholique et l’institution. À propos de l’interdiction de la messe du dimanche, il a justifié la décision du général Eddy Kapend par des raisons de sécurité, affirmant que ce dernier n’a fait que remplir son devoir.
Avec RFI
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