C'est un retournement de situation que vit l'acteur politique congolais Jacky Ndala qui est à nouveau détenu depuis ce jeudi 28 novembre 2024. Et ce, plus de deux ans après sa première libération en juin 2022 de la prison centrale de Makala à Kinshasa. . . où il avait passé 11 mois en détention alors qu'il était condamné à 22 mois de prison.

Cet ancien coordonnateur national de la jeunesse du parti de l'opposant Moïse Katumbi Tchapwe, Ensemble pour la République, devenu président de sa propre structure politique, dénommée Mouvement de réveil et de prise de conscience (MRPC), a été arrêté ce jeudi 28 novembre . La nouvelle est confirmée par son avocat, Biselo Ndosimau Eric cité par le journaliste Stanis Bujakera.

Selon cet avocat, Jacky Ndala a été arrêté et « mis en détention provisoire en attendant le prononcé du Tribunal de Paix de Kinkole ».

Son arrestation rentre dans le cadre du procès qui l'oppose à l'État congolais, qui l'accuse de « propagation des faux bruits » pour avoir révélé en septembre 2024 avoir été victime d'un « viol » lors de sa détention dans un local de l'Agence nationale des renseignements en 2021.

« Nous sommes inquiets de l'état des droits de l'homme dans notre pays. Une victime de viol a donc été arrêtée et va être envoyée à la prison de Makala tout simplement parce qu'il a eu le courage de dénoncer un abus », a regretté son avocat, Biselo Ndosimau Eric dans des propositions relayées par le journaliste Stanis Bujakera. .

Pour rappel, Jacky Ndala a affirmé au mois de septembre dernier, avoir été violé en 2021 alors qu'il était en détention au siège de l'Agence nationale de renseignements (ANR). 

Son prétendu viol a été révélé sur les réseaux sociaux par l'influenceuse des réseaux sociaux Denise Mukendi Dusauchoy, proche du régime au pouvoir à Kinshasa, qui est elle aussi, en détention et poursuivie par la justice congolaise. Cette dernière avait affirmé dans une vidéo choquante, qu'elle était à l'origine de l'agression de Jacky Ndala.

« En allant vers leur bureau, en cours de chemin, ils ont improvisé un masque pour moi l'imposer. Ils m'ont forcé à le mettre. Je n'ai pas le choix. Arrivé là-bas, dans ma cellule, un groupe de gens est arrivé pour me demander de remettre le masque. J'ai refusé. Je trouvais que c'était suspect. Ils sont repartis et revenus après pour ouvrir la cellule et me brutaliser. Sincèrement, je n'ai pas compris ce qui s'est passé ce jour-là, à ce moment-là, je ne comprenais pas avait », a rencontré Jacky Ndala à RFI au mois de septembre 2024.

Et de poursuivre : « Ils m'ont donné des coups, ils m'ont violenté, ils m'ont sodomisé. Le matin, je ne comprenais pas, je ne réalisais pas. Je ne sais pas si j'étais drogué, j'étais hypnotisé. Je me réveille sans comprendre ce qui se passe. J'étais dans un état déplorable, une humiliation incroyable. J'ai laissé mon honneur dans cette cellule. Mais à ma grande surprise, c'est cette dame qui sort dans une vidéo, faisant des déclarations en se vantant d'être celle qui a commandité cette action. »

À lui de conclure : « Avoir payé de l'argent à nos services de sécurité pour me foutre la honte, je ne mérite pas ça ! Je suis dans l'obligation de rompre le silence ! Je ne le fais pas pour moi, je l'ai fait pour de nombreux Congolais qui sont peut-être passés par là, qui ne savent pas affronter cette réalité. Je dois dénoncer ces choses. Que justice soit faite ! J'insiste : mon honneur doit être restauré. ».