RDC : L'interdiction du cobalt, un coup d'éclat à pérenniser
En février 2025, la République démocratique du Congo (RDC) a imposé une interdiction temporaire de quatre mois sur les exportations de cobalt, une mesure audacieuse face à l'effondrement des prix de ce minéral. Avec près de 80 % de la production mondiale, la RDC cherche à stabiliser un marché en crise, marqué par une chute de 75 % des prix entre 2022 et 2024.
Une surproduction aux lourdes conséquences
La production mondiale de cobalt a augmenté de plus de 20 % par an ces dernières années, dopée par l'expansion du géant chinois CMOC et la montée en puissance de l'Indonésie. Résultat : une offre excédentaire et des recettes fiscales en baisse de 300 millions de dollars pour la RDC en 2023. La suspension des exportations a temporairement redressé les prix, mais les stocks s'accumulent menacent de saturer à nouveau le marché dès la levée de l'interdiction.
Des leçons à tirer de l'international
Pour éviter de répéter les cycles d'utilisation, Resource Matters propose de s'inspirer de modèles éprouvés : quotas de production comme l'OPEP, valorisation locale à l'indonésienne, ou traçabilité rigoureuse comme en Chine. Parmi les pistes clés :
- Fixer des prix cibles et des quotas annuels transparents.
- Lier les exportations à des investissements locaux.
- Renforcer le rôle des entreprises publiques dans la commercialisation.
Un tournant stratégique
« La RDC doit passer d'une gestion ponctuelle à une gouvernance structurée », souligne Jimmy Munguriek de Resource Matters. Alors que la demande en batteries explose, le pays a l'opportunité de devenir un faiseur de prix plutôt qu'un simple fournisseur. Mais sans réformes profondes, cette richesse minérale risque de rester une promesse non tenue.
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