RDC-Rwanda : Impasse au Sommet de Luanda malgré les efforts de médiation
Réunis pendant deux jours à Luanda, en Angola, les ministres des Affaires étrangères de la République Démocratique du Congo (RDC) et du Rwanda n'ont pas réussi à trouver un compromis. Plusieurs points de désaccord persistants, et sur le terrain, les affrontements ont repris entre le M23 et les groupes armés liés à l'armée congolaise, remettant en question le cessez-le-feu en vigueur.
Une Médiation Difficile
João Lourenço, président angolais, poursuit tant bien que mal sa médiation entre les deux nations en conflit. Dix jours après avoir rencontré les présidents Paul Kagame et Félix Tshisekedi lors de visites à Kigali et Kinshasa, Lourenço a accueilli, les 21 et 22 août, les délégations ministérielles rwandaises et congolaises à Luanda. La rencontre, dirigée par le ministre angolais des Affaires étrangères, Tête António, marquait la deuxième rencontre en moins d'un mois entre la ministre congolaise Thérèse Wagner Kayikwamba et son homologue rwandais, Olivier Nduhungirehe.
Après un premier sommet le 30 juillet, qui avait abouti à un cessez-le-feu entré en vigueur le 4 août, les ministres devaient cette fois-ci discuter des conclusions des travaux menés récemment par leurs experts en sécurité et en renseignement. Cependant, les pourparlers n'ont pas fait que souligner l'impasse dans laquelle se trouvent actuellement la RDC et le Rwanda.
Reprise des Hostilités sur le Terrain
L'Angola cherche à maintenir le cessez-le-feu et à renforcer le mécanisme de vérification de son respect, dirigé par le général angolais João Massone depuis Goma au Nord-Kivu. Cependant, les combats ont repris le 21 août, alors que les délégations se retrouvent encore en plein sommet à Luanda. Les affrontements entre le M23, soutenu par Kigali, et des groupes armés alliés à l'armée congolaise mettent en péril le fragile trêve, au grand regret de Thérèse Wagner Kayikwamba, qui avait jusque-là qualifié le cessez-le-feu de « largement ». observer ".
Neutralisation des FDLR : Un Point de Blocage
Malgré les obstacles, Luanda n'a pas abandonné l'idée d'un accord de paix. Une proposition a été soumise par le président angolais à ses homologues congolais et rwandais avant le sommet. L'Angola souhaite avancer sur la neutralisation des Forces Démocratiques de Libération du Rwanda (FDLR) et l'élaboration d'un « plan de désengagement des forces ».
Cependant, ces discussions sont entravées par des divergences sur la mise en œuvre du plan de désengagement. Kinshasa reproche à Kigali de ne pas contribuer à ce processus, soupçonnant le Rwanda de vouloir forcer la RDC à négocier avec le M23, ce que le président Tshisekedi refuse. Kigali, de son côté, insiste sur la nécessité de neutraliser d'abord les FDLR avant tout désengagement militaire, ce que les partis angolaise et congolaise préfèrent voir avancer simultanément.
Une Sortie de Crise Encore Lointaine
Face à cette impasse, l'Angola a tenté de prolonger les discussions le 22 août, mais la délégation rwandaise a quitté Luanda la veille au soir, invoquant des engagements antérieurs. Les négociations ont été renvoyées au niveau des experts, en attendant un nouveau sommet ministériel envisagé pour le début de septembre.
L'échec de ce sommet avec en lumière la complexité de la crise entre la RDC et le Rwanda, et la route vers une paix durable semble encore semée d'embûches.
Avec RFI
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