Le sénateur Afani Idrissa Mangala, président du groupe parlementaire UDPS et alliés au Sénat, a répondu avec virulence aux récentes déclarations de l’ancien président Joseph Kabila. Dans un entretien exclusif accordé à Election-Net.com, il accuse Kabila de "haine tribale", de "division" et de vouloir "plonger le pays dans la guerre".  

"Kabila donne des leçons de démocratie ? J’ai honte pour lui" 

Mangala n’a pas mâché ses mots : "Je suis écœuré d’entendre Kabila donner des leçons de démocratie. Lui qui n’a jamais été un modèle ! Les Congolais gardent un très mauvais souvenir de son régime." Selon lui, le président Félix Tshisekedi a, au contraire, choisi de "ne pas fouiner dans le passé" pour construire l’avenir, une approche qu’il attribue à l’héritage démocratique d’Étienne Tshisekedi.  

Un discours "rempli de haine et d’intoxication politique"  

Pour Mangala, le discours de Kabila est "une déclaration de guerre" : "Il a parlé 45 minutes sans évoquer l’agression rwandaise, alors que la RDC est sous occupation. Il ne voit que Tshisekedi comme ennemi, mais qui est le vrai tyran ?" Le sénateur rappelle la Résolution 2773 du Conseil de sécurité de l’ONU condamnant le Rwanda, un sujet absent, selon lui, des propos de Kabila.  

Interrogé sur l’utilisation des milices Maï-Maï, Mangala défend leur rôle : "Les Wazalendo sont une force de résistance contre l’envahisseur. Si Kabila les critique, c’est parce qu’il n’est pas Congolais !" Il accuse l’ancien président d’avoir lui-même créé le phénomène Maï-Maï sous l’AFDL et le RCD. "Notre armée a été infiltrée par Kabila, ce sont les Wazalendo qui freinent l’avancée rwandaise." 

Sur l’alliance passée entre l’UDPS et Kabila en 2018, Mangala balaie toute complicité : "Ce n’était pas un partenariat, mais une stratégie pour libérer le pouvoir des mains des Rwandais. Kabila était un infiltré, nous l’avons neutralisé."  

Économie : "Sous Kabila, l’impunité régnait"  

Le sénateur dénonce la corruption sous l’ère Kabila : "Un Premier ministre condamné pour 265 millions de dollars détournés ! Aujourd’hui, des ministres sont arrêtés. Le changement commence."  

"La page Kabila est tournée"  

Mangala clôt son propos par une mise en garde : "Kabila a humilié la RDC. Sa page est tournée. Nous avons besoin d’une nouvelle classe politique."