RDC/Mines artisanales : AFREWATCH dénonce l'usage abusif du nom présidentiel
Alors que des éboulements meurtriers secouent les sites miniers artisanaux du Lualaba, AFREWATCH révèle l'implication présumée de membres se réclamant de la famille présidentielle dans l'exploitation illégale.
Deux éboulements en mai 2025, des creuseurs encore portés disparus, des conditions de travail "dignes d'un calvaire" : le site minier artisanal de Kisankala, opérant illégalement sur la concession de COMIDE (ERG), symbolise l'échec des politiques de régulation.
"Les galeries s'effondrent parce qu'elles sont creusées sans normes de sécurité. Les femmes qui lavent les minerais développent des maladies", déplore André NTUMBA d'AFREWATCH dans un entretien exclusif avec Election-net.com ce mercredi 04 juin 2025.
L'ONG lève un coin du voile sur un système bien rodé :
"Des coopératives comme COMBAKAT sont contrôlées par des proches du gouverneur du Lualaba ou de la famille présidentielle. Ces réseaux collaborent avec des partenaires étrangers dans une totale impunité", affirme NTUMBA.
Un phénomène qualifié de "secret de polichinelle" qui expliquerait l'inaction des autorités face aux violations répétées du Code minier.
Le cadre légal existe mais n'est pas appliqué :
"Les rares ZEA créées sont soit inaccessibles, soit déjà accaparées par des sociétés minières. Résultat : les creuseurs se retrouvent sur des sites dangereux", explique le responsable de l'Environnement et changement climatique d'AFRIWATCH.
L'ONG interpelle directement :
- Au Ministre des Mines : Créer des ZEA fonctionnelles et briser les conflits d'intérêts
- À la Maison civile du Président : Enquêter sur l'usurpation du nom présidentiel et publier les résultats
- Aux autorités provinciales : Appliquer l'article 27 du Code minier interdisant aux agents publics de détenir des intérêts miniers
"Seules des enquêtes indépendantes associant la société civile peuvent mettre fin à ce système", insiste NTUMBA.
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