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Viols de Mazan : l'accusé, "un des plus grands criminels sexuels des 20 dernières années", selon sa fille

Affaire Viols de Mazan, illustration

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Viols de Mazan : l'accusé, "un des plus grands criminels sexuels des 20 dernières années", selon sa fille

Témoignant au procès de son père, Dominique Pelicot, jugé à Avignon pour avoir drogué sa femme et l'avoir fait violer par des dizaines d'inconnus recrutés sur internet, Caroline Darian a affirmé que son père était "sans doute l'un des plus grands criminels sexuels des 20 dernières années".

Au cinquième jour du procès Mazan, vendredi 6 septembre, c'est la fille du principal accusé qui a été entendue. [Mon père est] "sans doute l'un des plus grands criminels sexuels des 20 dernières années", a-t-elle notamment lancé à propos de Dominique Pelicot, cet homme jugé à Avignon pour avoir drogué sa femme et l'avoir fait violer par des dizaines d'inconnus recrutés sur internet.

"Comment on fait pour se reconstruire quand on sait" ça, a également demandé Caroline Darian, 45 ans, fille du principal accusé, qui se présente désormais publiquement sous son nom de plume, avec lequel elle a publié un livre en avril, "Et j'ai cessé de t'appeler papa", afin de protéger son couple et son enfant.

Entendue pendant une vingtaine de minutes par la cour criminelle du Vaucluse, où sont jugés pour quatre mois son père et 50 autres hommes, âgés de 26 à 74 ans, la fille du principal accusé est revenue sur ce jour — le 2 novembre 2020 — où elle a tout appris.

"Un point de bascule"

"Ma maman me dit, 'j'ai passé une bonne partie de la journée au commissariat, ton père me droguait pour me violer avec des inconnus. J'ai dû voir des photos'", déroule-t-elle.

"C'est ce qu'on appelle un point de bascule, ce glissement où l'on ne sait pas du tout jusqu'où on va descendre", explique-t-elle, touchée, retenant difficilement ses sanglots : "J'appelle mes frères, on est démunis, on pleure, on ne comprend pas ce qui nous arrive. On a mal, une douleur que je ne souhaite à personne".

Le lendemain, les trois enfants se retrouvent à Carpentras, devant les policiers.

"Je reverrai toujours David [son frère ainé, NDLR], blanc, stoïque, et mon petit frère Florian s'affaisser", décrit-elle, revenant sur ce moment où un policier estime à "entre 30 et 50" le nombre d'agresseurs de sa mère.

Au terme de l'enquête, 72 hommes ont finalement été recensés comme ayant abusé de Gisèle Pelicot, entre juillet 2011 et octobre 2020, dont 50 seulement ont été identifiés et sont jugés à Avignon.

Ce même 3 novembre 2020, les policiers lui montrent deux photos d'une femme nue, apparemment endormie : "On voit ses fesses en gros plan, cette femme dort en position fœtale, je ne la reconnais pas", explique Caroline Darian.

Il s'agit pourtant bien d'elle, lui explique l'enquêteur : "Mais madame, c'est bien vous qui avez une tache sur la joue droite".

"Je découvre que mon père m'a photographiée, à mon insu, dénudée, pourquoi ?", s'interroge sa fille, persuadée désormais que son père l'avait également droguée, comme il l'avait fait avec sa mère.

         Avec AFP et France 24

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